Un Président provisoire d’une République bananière !
Et, l’ampleur du tollé fut telle que la séance plénière a été
suspendue sous le brouhaha des députés de tous bords. Une image, hélas, de déjà
vu !
Mais faut-il, par ailleurs, rappeler cette atmosphère nauséabonde
qui règne au sein de notre assemblée nationale ? Faut-il, encore, évoquer
les sinistres autres épisodes, avilissants, qu’a vécus notre parlement mandaté,
pourtant, pour rédiger la constitution de la deuxième République ?!
La « malheureuse » expression « République
bananière », objet de toute cette controverse et qui a subi, au fil des
époques, un glissement sémantique revêt, désormais, ce sens polémiquant tant
redouté et traîne au-delà de la sphère géopolitique dont elle est issue.
Un point d’histoire
Aussi, doit-on sa genèse à
la plume de l'écrivain américain William Sydney Porter qui, dans son livre Cabbages and Kings (Choux et
Rois) paru en 1904, évoque pour la première fois "a small, maritime
banana republic".
L'expression
est, dès lors, baptisée pour la postérité et
figurera, à tout jamais, dans le registre satirique de la langue politicienne.
Si, au
départ, cette association république bananière se réfère à ces Etats
d’Amérique centrale corrompus et sous la houlette, des décennies durant, d’une
firme multinationale, sans foi ni loi, monopolisant l'acheminement
et la production des fruits exotiques et usant de son influence pour
faire et défaire les dictateurs au gré de ses intérêts…, elle s’est vite
imposée pour désigner tout régime privilégiant le népotisme
au détriment de l'intérêt général, les faveurs au détriment des droits …
La Tunisie république
bananière ?
L’incident de l’hémicycle n’est que la manifestation réelle de
ce ras le bol qui se généralise et qui monte face au règne de la médiocrité, de
l’incompétence et de l’amateurisme.
Les cent perles dénichées par Mr Moez Ben Salem dans son
article paru sur le journal en ligne kapitalis : « Le bilan
« remarquable » d’Ennahdha en 100 points » http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/10885-tunisie-le-bilan-lremarquabler-dennahdha-en-100-points.html en sont la parfaite illustration.
A cette
hasardeuse gouvernance de l’Etat, au poujadisme manifeste, au flou politique
s’ajoutent les nombreux scandales dignes d’une république de copains et de
coquins…
L’extradition
de Mr El-Baghdadi El-Mahmoudi en catimini et la nomination antidatée du nouveau
Gouverneur de la Banque Centrale (BCT) sans l’aval de l’assemblée Nationale
Constituante ne constituent-elles pas les ingrédients d’une république
bananière ?
L’intervention
du député de l’opposition Mr Mahmoud Baroudi sonne comme un ultime appel de détresse avant que ce mal diagnostiqué et
non traité ne gagne les organes vitaux de la République.
Les nombreuses réactions partisanes ou non, les prises de
position, aussi nuancées qu’opposées, de la classe politique et des inconnus
sonnent comme un ultime appel à l’ordre pour préserver les fondements de la
République…
Mais, au-delà de la terminologie employée, aux adjectifs
utilisés : république bananière, république de pois-chiche ou de
cacahuètes, et dans l’attente de cet ultime sursaut citoyen manifestant à bras
le corps son attachement à une république civile et éclairée, l’image de la
Tunisie se ternit inéluctablement ...
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