samedi 27 avril 2013
mardi 16 avril 2013
Tunis le 16 Avril 2013
Lettre à Si Adel GAALOUL
« Seul le corps peut aller en prison, l'esprit ne peut être prisonnier, on ne peut pas attraper le vent. » Sahar Khalifa (Romancière palestinienne)
Cher frère,
cher ami, cher boss,
Je t’écris
là où tu es, là où tu ne dois pas être …là où tu es incarcéré pour une « faute »
commise malgré toi… J’en suis persuadé, j’en suis convaincu …
Je réclame,
haut et fort, ton innocence car je te connais. J’ai eu la chance de te côtoyer,
de travailler avec toi et de partager ton insouciance, ta folie, ton génie…
Les réunions
interminables, les nuits blanches, les mille et une idées à chaque instant, les
mille et une parenthèses ouvertes et jamais fermées, les mille et un
rendez-vous manqués, n’as-tu pas oublié ton frère à l’aéroport ? Les
invités chez toi ?? … sont ta marque de fabrique.
Dans ce
perpétuel combat contre ton ennemi juré : le temps, tu as été toujours vaincu
mais tu n’as jamais capitulé … jamais abdiqué.
Peu importe les
maux d’estomac, dont tu as souffert, peu importe les regards ahuris des
visiteurs en découvrant l’état délabré des meubles de ton bureau, et dont tu as
posé un véto pour les changer, peu importe ton interlocuteur, le sujet abordé …,
tu trouvais les bons mots et de ton esprit vif et libre jaillissaient les idées
les plus brillantes. Tu étais, tu l’es toujours, cette usine à projets si
fertile et si excessive. Et "C'est seulement en côtoyant l'excès
qu'on trouve la liberté." Semble être ta devise…
C’est dans l’excès
et la nonchalance des « règles » administratives que tu as exercé,
avec brio et d’une manière intègre, les multiples hautes responsabilités dans l’éducation
et la technologie dont tu as, toujours, su associées.
Atypique, rêveur et utopique, tu as voulu
changer le monde et rejeter le système.
Vaine
bataille, car, à cause d’une malheureuse signature imposée, le système t’a
piégé et t’a rendu vulnérable… Que vaut le Don Quichotte que tu étais face à
cette machine politico-policière si répressive ?
Et pourtant,
tu n’es pour rien… pas d’enrichissement illicite, pas de détournement de fonds
et pas de conflit d’intérêts.
Le cauchemar
a assez duré. Qu’il cesse et que cette justice, dont tu as toujours crue,
transitionnelle, équitable et non revancharde voie le jour.
Ta place est
parmi les tiens, parmi nous…
Atef GADHOUMI
samedi 6 avril 2013
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