lundi 21 mars 2011

Kadhafi : destin scellé ?


Commentant la mort de Saddam Hussein, lors du sommet de la ligue arabe tenu à Damas en 2008, le colonel Kadhafi disait in-extenso à l’adresse des chefs d’états arabes présents : « Saddam était l’ami des américains mais ils l’ont pendu…vous ou plutôt moi, qui suis l’ami de États-Unis, ils peuvent décider, un jour, de me pendre. ». http://www.youtube.com/watch?v=FHgFuPvPr4o

Lucidité ? Prémonitoire ? Fatalité ? Peu importe le mot car le message est si limpide : le sort de nos « leaders » est entre les mains des puissances étrangères. Il se scellera, le moment opportun, par ou sans résolution onusienne, par ou sans coup d’Etat mais toujours pour des intérêts qui sont les leurs.

L’heure de Kadhafi a sonné le 17 Mars à New York. Le Conseil de Sécurité vient de « légiférer » des frappes militaires en Libye et il faut agir vite car les forces loyalistes sont aux portes de Benghazi, fief de la rébellion. La résolution 1973, doit-on le préciser, passée en boucle par les médias occidentaux, a été prise pour sauver la population d’un massacre imminent. Mais en filigrane, dans sa traduction la plus brutale, on vient juste de mettre fin à la mission de l’agent Kadhafi !!

Aussitôt voté, aussitôt exécuté car tout a été coordonné et planifié au plus petit détail. La tournée de la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Mme Clinton, en France, en Egypte et en Tunisie en est l’illustration la plus manifeste.

En bon « élève » de l’OTAN, le « gaulliste » Sarkozy, quelle contradiction !!, se charge de la besogne. L’opération « Aube de l’Odyssée » est lancée. Elle n’a de poétique que le nom. La mort et la destruction sont au bout des missiles largués par les avions français et ceux tirés depuis les navires de guerre et les sous-marins américains et britanniques. Avant même que le sommet de Paris, tenu juste pour des besoins de communication, ne débute, des positions militaires libyennes ont été pilonnées et ce malgré la déclaration, prise unilatéralement par le régime de Tripoli, d’un cessez-le-feu et le respect de l’injonction onusienne.

Mais cela ne peut suffire à une coalition plus que déterminée à en découdre avec le colonel Kadhafi au plus vite. La peur de l’enlisement du conflit et le risque de dégâts collatéraux portant atteinte à la vie des civils sont les motivations de la stratégie préconisée par les mandataires de l’ONU. Mais peut-on croire qu’avec cette force de frappe présente dans les airs et en mer, il n’y aura pas de bavures, de victimes innocentes ?!! D’autant plus que le Guide libyen a toutes les raisons pour que toute la région s’embrase et le conflit perdure. Pis encore, il fera tout pour que la coalition outrepasse sa mission. Il y va de sa survie.

Le plus étonnant, pour le moment, dans cette « drôle » de guerre est l’attitude de la rue arabe. D’habitude, très sensible à toute intervention étrangère en terre arabe, mais aujourd’hui, prudente, attentiste … La condamnation des « croisés » ou de l’impérialisme, selon le « background » idéologique auquel on se réfère, ne s’est pas manifestée… Et pourtant, l’opinion publique arabe n’est pas indifférente à ce qui se passe. Elle est prise dans ce dilemme : soutenir un dictateur ou approuver une intervention militaire ??!!

Kadhafi est, certes, indéfendable. Plus de quarante ans de pouvoir quasi absolu et que de richesses dilapidées, de droits bafoués, de fausses causes, de corruption, d’illusions… Il est, souvent, la risée des médias du monde entier. Son régime est UNIQUE, inqualifiable. Sa longévité politique la doit à ses milices, ses comités révolutionnaires, de l’intérieur mais aussi à ses largesses financières envers l’Occident en ouvrant, notamment, les vannes des champs pétroliers aux sociétés multinationales et ses coups de barre à l’Ouest ce qui lui a valu le titre très convoité de personnalité fréquentable. Rappelez-vous ses visites, en grande pompe, à Paris, à Rome …

Tel est, ou à peu près, le bilan du maître de Tripoli.

Ses anciens « amis » veulent, à présent, le chasser du pouvoir directement ou en créant une nouvelle situation en faveur des insurgés qui se chargeront par eux-mêmes de le renverser.

Une rébellion, fragile et en quête de légitimité, a déjà formé un Conseil National de Transition dont les membres sont d’anciens ministres et diplomates du régime de Kadhafi. Mais est-elle en mesure de porter les aspirations des libyens à bon port ? Ou elle n’est qu’une forme de pouvoir plus réceptive et plus docile aux intérêts du capitalisme mondial ?

Pour l’ensemble de son œuvre, Kadhafi n’a plus raison d’être. L’intervention militaire, quant à elle, ne peut être tolérée car c’est un acte de guerre. Elle ne peut être acceptée, non plus, car elle est mandatée par un organisme, hélas, adepte d’une politique de deux poids, deux mesures …

La Libye renaîtra de ses cendres par la volonté de son peuple.

mercredi 16 mars 2011

Caïd Essebsi VS Ghannouchi: et si ce n'était qu'une question de style ?

Le soupçon de répit qu'a vécu le pays les quelques jours qui ont suivi la levée ou la suspension, à vrai dire, des sit-in "célèbrement" médiatisés de la Kasbah et de la Coupole d'El Menzah, a donné l'impression, juste une impression, d'un retour à la normale. Mr Béji Caïd Sebsi, le nouveau premier ministre désigné, en a tiré habilement profit allant jusqu'à s'approprier ce calme précaire et se distinguer de la politique de son prédécesseur.
Le tempo d'une "nouvelle" phase politique a été donné par le Président de la République par intérim lors de son allocution télévisée du 3 Mars dernier. Une image plus soignée, une présence remarquée et un discours assuré et rassurant ont donné le sentiment que le pays s'éloigne du vide et du chaos...
Les mêmes éléments langagiers seront repris par le nouveau chef de l'exécutif de façon décontractée devant un parterre de journalistes et en présence des membres du gouvernement transitoire. Le décor, planté, est "intelligemment" choisi et transparent à l'instar de ce pupitre de conférence en Plexiglas utilisé. L'homme a réussi, ce jour là, à marquer des points, à séduire voire à conquérir le cœur d'une partie des tunisiens en quête de repères, de chemin balisé...La magie de la communication a bien fonctionné.
Les progrès en matière de communication ne peuvent à eux seuls satisfaire ou du moins absorber ce flux non canalisé de malaise, de révolte, d'insurrection... La responsabilité du gouvernement, même provisoire, est engagée. Il ne peut se dérober à accomplir les tâches qui lui incombent en cette phase transitoire. Mais les a-t-il définies ? Sont-elles à la hauteur des attentes de la population ? Permettent-elles de mener à bon port le pays ? La réponse ne peut être, hélas, que négative au vue de quelques faits avérés et si préoccupants qui viennent confirmer que la rupture avec la politique menée par Mr Ghannouchi n'a pas eu lieu et que notre pays est toujours dans la tourmente post-révolution. Une instabilité inquiétante qui ne peut être favorable qu'aux ennemis du changement, le vrai.
Le mouvement annoncé des délégués, responsables administratifs locaux nommés par le ministre de l'intérieur, issus dans leur majorité du RCD s'inscrit dans une ligne suspecte et condamnable qui a choqué et indigné nos concitoyens. Puis, face aux pressions exercées, le gouvernement est obligé de reculer par la voie d'un communiqué émis à l'issue d'un mini conseil ministériel réuni le 14 Mars !!!
Cette prestation politique, indécise voire douteuse, ne rappelle-t-elle pas un passé fort récent ? Cette "maladresse" de l'exécutif dont le chef est pourtant, selon la journaliste Souhayr Belhassen, intelligent, alerte et pragmatique sera-t-elle lourde de conséquences ?
N'était-il pas plus opportun de confier cette mission à nos "énarques" dont la compétence n'est plus à démontrer ? Ou à nos jeunes diplômés du supérieur dans un geste fort en symboles et en symbiose avec l'essence même de la révolution : le droit à l'emploi ? Une occasion ,de plus, ratée pour faire table rase d'un temps révolu.
Et puis, ce bouillonnement social, souvent non contrôlé ou encadré prouve, si besoin est, des tensions palpables et des incertitudes les plus folles. Et, c'est dans ce climat que se propagent les rumeurs et les calomnies, que surgissent nos vieux démons : le régionalisme et les rivalités tribales... Ksar Hellal et Métlaoui en sont les tristes manifestations.
Certes, le nouveau gouvernement peut, toujours, se défendre de la courte durée de son entrée en action, du contexte régional et de la situation internationale ... et de se vanter des acquis sécuritaires et politiques réalisés mais la révolution n'est pas seulement un fait divers où des caïds sont interpellés et une association de malfaiteurs démantelée. Elle est, surtout, l'expression d'un changement profond.
Le gouvernement Sebsi n'est pas mandaté pour décider du destin du pays mais, juste, de tracer les contours de la société de demain synonyme de liberté, de dignité et de justice sociale. Il ne peut ni la concevoir ni la réaliser seul mais avec le concours de cette myriade de partis politiques et d'associations de la société civile qui se bousculent au portillon de la démocratie.
Des signes forts peuvent, d'ores et déjà, être lancés tels l'instauration d'un plan "Bouazizi" pour le développement des régions de l'intérieur du pays, le lancement d'une campagne nationale de recrutement des jeunes diplômés, la prise d'un rendez-vous social, réunissant les partenaires sociaux, afin de définir les grandes lignes d'un nouveau "code du travail" (temps de travail, âge de départ à la retraite, pénibilité, droits syndicaux...), l'installation d'un siège de gouvernorat à Thala, ville martyrisée, et tant d'autres initiatives symboliques qui peuvent apporter des réponses aux interrogations d'une population "fatalement" non confiante, pressée et nerveuse...
Mr Béji Caïd Essebsi qui martèle, à chaque occasion, la fameuse phrase d'un célèbre général français :" Je vous ai compris." est appelé, plus que jamais, à agir, à oser et à s'indigner. Bref, de l'audace, monsieur le premier ministre !!!
Car, prôner une politique de statu quo et parier sur l'essoufflement de la dynamique du changement réel, comme ce fut le cas lors des deux précédents gouvernements, ne seront que des tentatives vaines et vouées à l'échec. Le Peuple est, désormais, maître de son destin.

mercredi 9 mars 2011

Le RCD: un tigre en papier

Mais où sont passés les RCDistes ?
Ils étaient, pourtant, nombreux, trop nombreux voire encombrants, un adulte sur quatre, dira-t-on, et partout... dans les entreprises, dans les administrations, dans les milliers d'associations de la société civile ... dominants, puissants et au-dessus des lois.
Ils osaient, pourtant, occuper bruyamment l'espace médiatique vénérant le "sauveur de la nation" et véhiculant un tas de messages à sa gloire.
Ils ont, pourtant, infiltré et noyauté le tissu associatif... putschistes et brutaux.
Ils passaient, pourtant, maîtres de la manipulation des élections, des lois, des chiffres, des statistiques et des témoignages "impartiaux" valorisant les "réussites" de l'ère nouvelle.
Ils occupaient, pourtant, sans partage toutes les fonctions de prise de décisions. Ils étaient l'Etat. L'Etat était eux.
Et pourtant, aujourd'hui et depuis le début de la révolte, on ne les voit plus. Les déboires de leur parti ne les font pas réagir. Ils se fondent dans la foule, dite, silencieuse et se terrent...
Mais qui sont les RCDistes ?
Ils ne sont, en fait, ni militants endoctrinés ni partisans par conviction. Le RCD est "une véritable coquille vide idéologique" comme l'écrivaient si justement Nicolas Beau et Catherine Graciet les auteurs de la "Régente de Carthage".
S'agissant de leur rôle, ils ne sont que l'instrument de la propagande et de la désinformation à l'intérieur du pays, au fin fond du pays et à l'extérieur...Leur leitmotiv est le culte de la personnalité de Ben Ali, leur gagne pain...
Avec l'argent qui coule à flots, celui des contribuables, celui détourné, ils redorent le blason du parrain et de sa bande mafieuse.
Les RCDistes sont le premier rideau du régime hideux face à toute voix discordante.
L'appareil policier, répressif, en soutien, épie, intimide et pourchasse les militants qui avaient commis l'irréparable ... le crime de lèse-majesté !!!
Les RCDistes sont-ils tous coupables ?
Coupables d'avoir adhéré au Rassemblement Constitutionnel Démocratique ?? L'affirmer serait, à mon avis, expéditif, dogmatique et outrageant pour ceux, résignés, ont désavoué, tout bas, l'hégémonie de leur parti.
La motivation des RCDistes est plurielle. Leur parcours n'est pas souvent le même. Mais tous avaient la carte du parti... un sésame exhaussant leurs intérêts les plus égoïstes ou leurs besoins les plus élémentaires ... Ne serait-ce pas trop demandé de culpabiliser ce bon père de famille qui a troqué son alliance contre une bourse d'études pour son enfant ?  contre une quelconque aide alimentaire ? ou, pis encore, contre une carte de soins gratuite ?? !!! A ce dernier, à ses semblables, on peut accorder des circonstances atténuantes. Mais il y a les autres.
Ceux qui ont vendu leurs âmes au diable. Conduits par un opportunisme à la hauteur de leurs ambitions, ceux-là ont pris, à bras le corps, le projet de la société tel défini par Ben Ali et ses acolytes. Sans scrupules, ils ont contribué au pillage du pays et à la désertification de la scène politique. Ceux-là :
QU'ILS S'EN AILLENT TOUS !!!
La dissolution du RCD est-elle la solution ?
Elle est, à la fois, une demande du peuple et une manœuvre politicienne jouée par le Ministre de l'Intérieur en deux temps, conformément à la loi du 3 mai 1988 sur les partis, gel de ses activités puis recours à la justice.
Le RCD, en tant qu'organe politique, a disparu, par voie de fait, délaissé par ses "militants" le jour où son chef l'a "déserté" selon les propos de Mr Kaid Sebsi, le nouveau premier ministre, le jour où il s'est arrêté de satisfaire les intérêts des rapaces politico-financiers, le jour où il n'accomplit plus le rôle d'ascenseur socio-professionnel. Les RCDistes vont chercher ailleurs mais où ??!!
Pour que cela ne se reproduise plus !!!
L'assainissement du "milieu" politique est la condition sine qua non pour éviter à la Tunisie toute dérive hégémonique ou sectaire d'un parti au nom d'une personne, d'une religion ou d'une idéologie...
La séparation des partis de l'Etat, la révision des lois régissant la vie politique, le contrôle du financement des partis ... sont autant de mesures qui peuvent contribuer, peu soit-il, à l'émergence d'une République irréprochable.
Plus jamais ça mais, en politique, il ne faut jamais dire : jamais ...        

samedi 5 mars 2011

Pour une vraie Citoyenneté en TUNISIE !!!: La Télévision Nationale hors-jeu !!!

Pour une vraie Citoyenneté en TUNISIE !!!: La Télévision Nationale hors-jeu !!!: "D epuis fort longtemps, dites-vous, mais la situation s'est empirée ce week-end (26 /27 Février) atteignant un seuil quasi infranchissable..."

Pour une vraie Citoyenneté en TUNISIE !!!: Ahmed Néjib Chebbi ou le pari difficile

Pour une vraie Citoyenneté en TUNISIE !!!: Ahmed Néjib Chebbi ou le pari difficile: "En acceptant tôt, dès le 17 janvier, un portefeuille ministériel au sein du 1er gouvernement de l'après Ben Ali, Mr Chebbi, leader du Parti ..."

Ahmed Néjib Chebbi ou le pari difficile

En acceptant tôt, dès le 17 janvier, un portefeuille ministériel au sein du 1er gouvernement de l'après Ben Ali, Mr Chebbi, leader du Parti démocrate progressiste ( PDP ), est passé du statut d'une figure de proue de l'Opposition à une cible privilégiée de critiques bien orchestrées et montées crescendo au fil des jours et des événements.
Son entrée au gouvernement "d'unité nationale" du premier ministre désigné n'était qu'une formalité; l'homme y était favorable sinon l'instigateur. Une idée qu'il défendra jusqu'au bout contre vents et marrées car, selon lui, c'est l'issue pacifique, dans la légalité constitutionnelle, qui mènera le pays à la démocratie mais cette ligne politique ira fatalement à sa chute quarante trois jours après.
Son crédit de militant démocratique, d'opposant "farouche" aux dictateurs et sa crédibilité se réduisaient, coup sur coup, comme une peau de chagrin dans une chronologie sanglante et souvent chaotique.
 Au lendemain de la proclamation du gouvernement Ghannouchi 1, Mr Chebbi commet un premier "couac". Il a tourné le dos au "moment révolutionnaire". Il n'a pas su le saisir, canaliser son flux de demande sociale, écouter la voix des sans-voix condamnés à se taire pendant plus de cinquante ans, couper le cordon ombilical reliant le pays à l'ancien régime et expliquer de façon pédagogique le programme du gouvernement. Mr Chebbi s'est comporté en ministre... Sinon comment expliquer qu'au moment où la rue ou même une "minorité" agissante s'insurge exigeant le départ des caciques de l'ère Ben Ali, Mr Chebbi les défend??!! Résultat immédiat: son capital-confiance diminue, son intégrité mise à rude épreuve et est, désormais, vulnérable aux critiques de ses détracteurs.
Mais son erreur "fatale" est incontestablement sa position intransigeante, alignée sur la légalité constitutionnelle (article 57), envers le Conseil de la Protection de la Révolution qui se réclame de la légitimité révolutionnaire en s'auto adjugeant des prérogatives à la fois législatives, exécutives et juridiques, une sorte de parlement, non élu, et qui exige un droit de regard sur le gouvernement transitoire. Mr Chebbi s'y oppose. Un bras de fer s'engage. De nouveau, la Kasbah vit un Sit-in plus déterminé que jamais car plus organisé et bien appuyé. En face, la médiocrité de la prestation d'un gouvernement trop hésitant, manquant d'initiatives et souffrant d'un énorme déficit dans sa communication. Ce qui n'arrange pas les affaires du ministre du Développement régional et local. Le vent souffle, désormais, du côté de ceux qui réclament une nouvelle constitution, une deuxième république !! La preuve par les chiffres : plus de 100000, selon la police, manifestent contre le gouvernement un Vendredi, tout un signe, ... Les événements sanglants du week-end (26 et 27 Février) précipitent la chute du gouvernement. Mr Ghannouchi a jeté l'éponge.
Mr Chebbi fera de la résistance mais le coup "fatal" lui parviendra le 1er Mars en lui demandant de choisir :  un poste ministériel ou le suffrage universel !!! C'est le nouveau premier ministre qui lui fait cette offre. Mr Béji Kaid Sebsi venait tout juste de s'entretenir avec le Secrétaire Général de l'UGTT, la puissante organisation syndicale voire le parti "politique" le plus influent !!! Mr Chebbi subit sa loi, l'onde de choc touche son parti aux cris de "Dégage !!!" et "Chebbi et Brahim ont trahi le sang du martyr !!!".
L'expérience est, certes, douloureuse et les stigmates des "préjudices" ne s'effaceront pas de sitôt mais Mr Chebbi les assumera. C'est son destin depuis plus de quarante ans, de toute une vie.
A ceux qui lui reprochent son acharnement au pouvoir, je leur dirai que nul besoin de le démontrer, Mr Chebbi est un homme politique qui pense tous les jours en se rasant au pouvoir.      
Les gouvernements Ghannouchi 1 et 2 tombent sous le poids de protestations populaires massives. Les adeptes du passage à un régime démocratique avec la constitution de 1959 ont échoué. Mr Chebbi a perdu un pari, une bataille...
Aujourd'hui, la feuille de route politique est tracée : le Peuple veut une assemblée Nationale Constituante. L'heure est, désormais, à la politique politicienne, aux programmes électoraux et aux projets de l'avenir du pays mais aussi aux alliances, aux "appels du pied"...
Comment se positionnera le PDP de Mr Chebbi sur l'échiquier politique? Réussira-t-il à faire redistribuer les cartes? Reconquerra-t-il un électorat déçu voir hostile? Affaire à suivre ...

mardi 1 mars 2011

La Télévision Nationale hors-jeu !!!


D
epuis fort longtemps, dites-vous, mais la situation s'est empirée ce week-end (26 /27 Février) atteignant un seuil quasi infranchissable d'amateurisme et d'immaturité tout en bafouant la déontologie du journalisme et le premier devoir de la profession celui d'informer.
La situation exceptionnelle que vit la chaine ces derniers jours caractérisée par un sit-in des journalistes et des techniciens pour des revendications non salariales, tout à leur honneur, car il s'agit de la défense de l'Indépendance de la ligne éditoriale de la Télévision Nationale n'explique en aucun cas les débordements et les bourdes du Samedi et du Dimanche derniers.
Voici les faits que j'ai vécus perplexe et impuissant devant mon poste de télé:
Acte 1:
Lors d'un "débat" sur le sit-in de La Kasbah, une journaliste de la première chaine de la Télévision Nationale a invité quatre jeunes porteurs de la parole des manifestants et s'exprimant en leurs noms afin d'éclairer l'opinion publique sur leurs revendications et motivations. Tout a bien commencé quand soudain, poussé par un élan "révolutionnaire", l'un de nos jeunes exige la pendaison du 1er Ministre. Oui, vous avez bien lu.
 Ne nous sommes pas en pleine Révolution ? Ne doit-on pas couper des têtes pour vivre pleinement notre révolution ?
Ne sont-ils pas les Robespierre, Marat et les autres ??? Avec, peut être, une différence ces événements datent du XVIIIème siècle !!!
Inadmissible et condamnable ces propos mais notre journaliste et d'un laxisme flagrant n'a pas pris la peine d'intervenir et d'arrêter le massacre de la LIBERTE d'EXPRESSION !!!!
Acte 2:
 Ce Dimanche 27 Février, un événement "historique" a eu lieu celui de la démission du 1er Ministre du gouvernement provisoire. La déclaration de Mr Ghannouchi a été faite lors d'une conférence de presse transmise en Direct par la chaine satellitaire Al-Jazeera. Notre Télé Nationale n'y était pas et n'a fait qu'établir une liaison avec la chaine qui a raflé SCOOP, publicité et tant d'autres choses !!!  Cet événement était pourtant TUNISIEN qui intéresse les Tunisiens en premier lieu ???
Au nom d'une grève aussi légitime soit-elle, on a passé à côté d'une occasion de couvrir un événement non anodin et de conquérir un public de plus en plus exigeant.
Cet hors-jeu doit être signalé et .... sifflé !!!