Tunis le 16 Avril 2013
Lettre à Si Adel GAALOUL
« Seul le corps peut aller en prison, l'esprit ne peut être prisonnier, on ne peut pas attraper le vent. » Sahar Khalifa (Romancière palestinienne)
Cher frère,
cher ami, cher boss,
Je t’écris
là où tu es, là où tu ne dois pas être …là où tu es incarcéré pour une « faute »
commise malgré toi… J’en suis persuadé, j’en suis convaincu …
Je réclame,
haut et fort, ton innocence car je te connais. J’ai eu la chance de te côtoyer,
de travailler avec toi et de partager ton insouciance, ta folie, ton génie…
Les réunions
interminables, les nuits blanches, les mille et une idées à chaque instant, les
mille et une parenthèses ouvertes et jamais fermées, les mille et un
rendez-vous manqués, n’as-tu pas oublié ton frère à l’aéroport ? Les
invités chez toi ?? … sont ta marque de fabrique.
Dans ce
perpétuel combat contre ton ennemi juré : le temps, tu as été toujours vaincu
mais tu n’as jamais capitulé … jamais abdiqué.
Peu importe les
maux d’estomac, dont tu as souffert, peu importe les regards ahuris des
visiteurs en découvrant l’état délabré des meubles de ton bureau, et dont tu as
posé un véto pour les changer, peu importe ton interlocuteur, le sujet abordé …,
tu trouvais les bons mots et de ton esprit vif et libre jaillissaient les idées
les plus brillantes. Tu étais, tu l’es toujours, cette usine à projets si
fertile et si excessive. Et "C'est seulement en côtoyant l'excès
qu'on trouve la liberté." Semble être ta devise…
C’est dans l’excès
et la nonchalance des « règles » administratives que tu as exercé,
avec brio et d’une manière intègre, les multiples hautes responsabilités dans l’éducation
et la technologie dont tu as, toujours, su associées.
Atypique, rêveur et utopique, tu as voulu
changer le monde et rejeter le système.
Vaine
bataille, car, à cause d’une malheureuse signature imposée, le système t’a
piégé et t’a rendu vulnérable… Que vaut le Don Quichotte que tu étais face à
cette machine politico-policière si répressive ?
Et pourtant,
tu n’es pour rien… pas d’enrichissement illicite, pas de détournement de fonds
et pas de conflit d’intérêts.
Le cauchemar
a assez duré. Qu’il cesse et que cette justice, dont tu as toujours crue,
transitionnelle, équitable et non revancharde voie le jour.
Ta place est
parmi les tiens, parmi nous…
Atef GADHOUMI
Une belle anecdote : Quand il faisait des réunions, les présents s'envoyaient des SMS entre eux pour dire : "Adel Gaaloul va démarrer"
RépondreSupprimerJe n'oublierait jamais les nuits blanches qu'on a passé dans des centres techniques avec un bruit qui frappe sur les nerfs, et des climatiseurs qui soufflaient de partout...
300 Grammes de glibettes, 300 grammes de cacahuètes, et quelques Pizza pour voir finir la soirée en bossant comme des fou et bien sur, sortir avec des solutions à tous les problèmes..., des souvenirs inoubliables, et qui ne peuvent pas me laisser indifférent...
Je suis de tout coeur avec vous.
Achour.Salim -- ATI
Je me rappelle tant de projets exécutés avec si Adel, tant "d'opportunités" pour nous faire un peu d'argent, nous ses subordonnés, et c'atait même légale et ligitime comme durant les écoles d'été nationales qu'il préparait et auxquelles il impliquait tout le personnel des techniciens au pédagogues au administratifs, mais sa devise qu'il nous avait inculquée était :
RépondreSupprimer- se donner sans demander
- metter l'interêt national, et surtout celui de ce foutu système éducatif, avant le notre
- voir loin, et récupérer les résultat à travers nos enfants les élèves
Il fasait cela avec son sourir implacable, son total désinterssement des choses pécuniaires et lucratives, nous faisait bosser durant des heures et des nuits dans la bonne humeure .... il nous faisait oublier tout .... NE L'OUBLIONS PAS.
Amor Gaddouch